Le MASA 2014, me demandez pas ce que j'en pense.

Le rideau n'est pas encore tombé sur cette édition qui se voulait grandeur nature et pleine d'innovations. Organiser un tel événement ne peut se faire de mains de peu passionnées par la culture. Quelques jours après son ouverture, malgré la volonté politique, et des efforts de communications à grands coûts financiers, une logistique éclatée, des participants venants de toute part des quatre coins du monde, le MASA 2014 balbutie, et peine à mobiliser le public.

Quelques déceptions, des frustrations, des manquements, et peu d'engouement, c'est bien là le visage du MASA 2014.

Dès l'arrivée, le MASA freine un peu les ardeurs. "Les artistes sont mal accueillis, il n'y a aucune chaleur à leur arrivée en Côte d'Ivoire pour un tel événement. Les organisateurs de ce festival doivent faire plus d'efforts pour permettre le bon déroulement des choses. Ce n'est pas une question d'argent, mais plutôt une question d'organisation et d'attention envers ceux qui viennent à l'idée d'être dans le show du Masa. nous nous attendions à voir beaucoup plus de monde en tout cas" a confié Sophie Renauld, directrice d'un institut culturel en France.

Après la longue pause que le MASA a connu durant ces dernières années, ce nouveau départ devait sonner l'envol d'un rendez mondial. Car Abidjan veut reconquérir son statut de leader culturel dans la sous région. On aurait pu dire que le mal, la cause à ce timide MASA était la faible sensibilisation, et le peu d'attrait des populations pour la culture, ou simplement la difficulté financière de la majeure partie des ivoiriens à cette période du mois et de l'année, mais que non. Il y a d'autres raisons à analyser.

Le traitement accordé même aux artistes sensés fait vivre ce rendez vous. Quelle ambiance voulez vous qu'un artiste puisse offrir si les conditions qu'on lui propose n'arrivent même pas à la cheville d'une organisation pareille. Environ 230 euros comme cachet pour des artistes de renom, à un tel festival. en espérant que cela ne soit confirmé, et que ce ne soit qu'un simple coup de gueule non fondé. Sinon, s'il est vrai comme le déclare l'artiste Spyrow que le cachet proposé (150 000 fcfa) est avéré, allez y comprendre certaines frustrations.

Pour l'heure le MASA a tout le potentiel de se relancer, et corriger le tir. Pas la peine de claquer la porte, Pat Sako, il y a encore de bonnes perspectives, et de bonnes appréhensions. Il est du devoir de tout un chacun de faire du MASA, une réelle et belle réussite. Alors, tous au MASA, se faire une idée de l'état de la culture Africaine, des opportunités d'affaires, et de marchés culturels en Afrique et dans le Monde. Vive le MASA 2014.

O'Devon Caldriani